Histoire d'une violence

 L'équation est simple. La crise est là. Les responsables n'ont pas de solutions miracles à proposer. Les entreprises licencient. Et les ouvriers, livrés au désespoir des plans sociaux, prennent les patrons ou les cadres en otages. 

Violence ? Certes. Mais avec cette certitude des salariés qu'on leur fait payer les erreurs des autres en les privant de leurs emplois et en les livrant, eux et leurs familles, à la précarité. D'où leur détermination qui ne fait que s'affirmer, la mise à sac de la sous-préfecture de Compiègne par les "Continental Clairoix" étant le dernier exemple de la montée en puissance des tensions sociales.

Attention, "la violence engendre la violence" ont aussitôt prévenu certains en citant Eschyle, peut-être sans le savoir ! Eschyle qui ajoutait, mais qui s'en souvient ? "On ne peut imposer la démocratie à un peuple tout en tentant de s'accaparer ses richesses, il y a automatiquement rejet". 

Or, compte tenu du changement d'époque et de contexte, c'est un peu ce que ressentent les salariés en question. Les patrons voyous et leurs pratiques sont jugés coupables de la situation. Ils sont désignés par le pouvoir politique et par la presse à longueur de semaine, ce qui exacerbe les passions et donne une sorte de légitimité à l'action des plus déterminés. Cela n'excuse pas les violences, mais les expliquent. De là à considérer qu'il y a un risque pour la Démocratie, un risque révolutionnaire comme l'a dit Dominique de Villepin, c'est aller un peu vite en Histoire... La radicalisation du mouvement social est avant tout un signal de la souffrance et de l'inquiétude des plus exposés; un geste de désarroi profond en l'absence de perspectives d'avenir rassurantes. Définitivement, Les salariés ne réclament pas un eldorado, mais le maintien de leurs emplois, rien d'autre. C'est cela que doit offrir le Premier ministre pour être réellement entendu quand il affirme "qu'il n'y a pas besoin de recours à la violence pour obtenir le respect de ses droits".  Très exactement ce qu'il n'est pas en mesure de proposer !

 

1 Comments

Beaucoup de salariés des entreprises en difficulté qui licencient se fichent complètement de l'avenir de l'entreprise en question. Ils savent d'abord qu'ils toucheront une indemnité mensuelle presque équivalente à leur salaire actuel et ce pendant des années.... Mais surtout, ils attendent le PACTOLE : la "prime" de licenciement qui pourraient ( dans le cas des Conti notamment ) atteindre les 100.000 euros par personne. Ils ne veulent surtout pas de repreneur et font tout pour les décourager ( violences et sabotages ) RENSEIGNEZ VOUS CHER AMI : faites un séjour sérieux à Clairoix, comme devrait le faire un véritable journaliste, et non bloguer dans le politiquement correct.