Car il y a un problème de confiance vis-à-vis de l’Europe. Un problème dû à son mode de fonctionnement et à l’absence d’idées novatrices. C’est la Commission qui a fait l’Europe économique. Mais c’est elle également qui s’est montrée incapable de lui donner une dimension politique digne de ce nom. Grande captatrice de responsabilités, elle n’a jamais réellement rendu compte démocratiquement de ces décisions, ce que certains ont résumé en dénonçant les errements technocratiques de Bruxelles. Cela explique le sentiment d’éloignement que ressentent les citoyens. Et le peu d’intérêt qu’ils manifestent à l’égard du scrutin, alors même que le parlement de Strasbourg, pourrait jouer un rôle accru s’il utilisait pleinement ses prérogatives. Dans le fond, c’est l’absence d’enthousiasme chez nos élites qui dissout les moyens de la lutte et nous promet une faible, très faible mobilisation.

Les instituts de sondages donnent l’UMP en tête, le PS en seconde position et Europe-Ecologie en troisième devant le Mouvement Démocrate. François Bayrou rétrogradé en quatrième position dans les intentions de vote a pris un coup de colère. Il conteste ces sondages. Il les fustige même. En particulier ceux qui signalent un recul du MoDem au profit d’Europe-Ecologie. « Il y a une manipulation de la vie politique par les sondages » a t-il affirmé. « Je dirai tout ce que je sais. Je dirai qui et comment ». L'accusation est grave. Voilà qui promet des lendemains de scrutin plus intéressants que la campagne qui va se terminer. Restons attentifs !