Dans un monde qui rend un culte à la vitesse et à l'immédiateté, ce blog n'a d'autre ambition que de pousser à la réflexion et à l'échange; de sélectionner les décisions les plus symboliques pour mettre en évidence les stratégies politiques qui les sous-tendent ou les combattent. La rapidité érigée en vertu politique brouille la compréhension des événements. C'est l'objet du débat. Et donc, ici, de vos débats!
Nicolas Sarkozy: l'art de distraire
Il parait que Nicolas Sarkozy est le tome II de "L'homme pressé" de Paul Morand. Il a l'art de nous distraire, dit même Isabelle Adjani dans une interview au Parisien. Et comme une bonne nouvelle ne tombe jamais seule, quelques élus, reçus la semaine dernière à l'Elysée, nous ont discrètement fait savoir que le Président avouait volontiers avoir la "banane". Malgré la crise ou grâce à elle qui rendrait sa liberté au politique; lui donnerait la possibilité de renouveler son corpus idéologique. Un effet gagnant-gagnant pour la majorité, puisqu'à la fin, le chef de l'Etat en est certain, les "gens" lui seront reconnaissant d'avoir tenu le cap dans la tourmente.
C'est une analyse optimiste et un rien paradoxale si l'on considère qu'il est difficile de tenir un cap tout en changeant son corpus idéologique (sinon à quoi bon?). Mais il y en a d'autres, plus pessimistes. Celles de certains économistes, par exemple, qui considèrent qu'il y a loin entre la coupe et les lèvres. Pour eux, les effets des réformes actuelles sur notre économie seront nuls sinon désastreux. Et le décret pour interdire les stock-options et les bonus dans les entreprises aidées par l'Etat montrerait tout simplement qu'un discours, social et moral, n'est pas forcément suivi des décisions qu'il suggère explicitement ou implicitement. Très peu d'entreprises sont concernées. 6 banques et deux constructeurs automobiles, à la grande colère des syndicats. Et jusqu'en 2010 seulement. Pour les autres, aucune nouvelle règle sinon la volonté exprimée de les voir adopter le code éthique du Medef sous peine d'un recours à la loi. Plus tard. On ne sait pas quand, ni sous quelle forme. "Aller au delà", a dit François Fillon, "c'est changer de système économique. Je mets en garde ceux qui y sont favorables".
En attendant, ils peuvent continuer à profiter des parachutes dorés et autres bonus... La preuve que la moralisation de la vie économique a des limites, tout comme le renouvellement du corpus idéologique cher au Président, que la crise soit là ou non.
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2 Comments
Bonjour Monsieur Biancone, merci d'avoir ouvert votre blog.Vous receviez ce matin M. Morin à qui vous faisiez remarquer "l'hyper sensibilité de la France quant à sa participation en Afghânistan". Je regrette que M. Morin n'ait pas cru devoir y répondre surtout en ce qui concerne votre question, qui était claire, "à qui obéiront ces forces".. Ou bien M.Morin connaît pas suffisamment le dossier, ou bien, comme beaucoup, il pratique "la langue de bois". Et puis, que penser de son évitement, quant à ses rapports avec M. Lellouche ?
Bravo aussi pour vos éditos. Janine
Ravie de vous retrouver sur un blog !!!!!!
Bravo