Frédéric Mitterrand est un impatient déterminé. Il a forcé Nicolas Sarkozy à annoncer le remaniement du gouvernement 24 heures plus tôt que prévu. Première faute politique du nouveau ministre de la culture ? Frédéric Mitterrand, s'il porte le même nom que l'ancien Président, n'est pas pour autant un stratège; il s'intéresse au cinéma, à la littérature, au théâtre. Et s'il s'est un jour prononcé, c'est uniquement en faveur de Jacques Chirac, en 1995, après le départ de cet oncle pour lequel il avouait une grande admiration, mais certainement pas une connivence politique. Frédéric Mitterrand n'a de gauche que le patronyme. Pour le reste, s'est selon...
Quoi qu'il en soit, c'est une belle opération pour Nicolas Sarkozy. Frédéric Mitterrand parle aux artistes depuis plus de trente ans. Il connait son sujet. Il est enthousiaste. C'est un bon communicant, ce qui n'est pas pour déplaire à l'Elysée. Et de surcroît, il est apprécié des français... Un nom emblématique qui a la couleur et le goût de l'ouverture, mais qui n'en est pas une; ou alors médiatique et pas plus. C'est malin. En réalité, seul Michel Mercier peut-être qualifié de prise de guerre, celle qui oppose le chef de l'Etat à François Bayrou. Michel Mercier, le nouveau ministre de l'aménagement du territoire, était jusqu'au mardi 23 juin, le trésorier du Modem. Il avait déjà été approché, mais avait refusé de jouer les supplétifs. Le voilà ministre en titre. Il fallait au moins ça pour qu'il lâche ou "trahisse", comme on le dit aujourd'hui, en riant jaune, dans l'entourage de plus en plus resserré de François Bayrou...
François Bayrou au Congrès de Versailles. (Photo pb)
8 nouveaux ministres. Un jeu imposé de chaises musicales. Le choix présidentiel est bien la préparation des rendez-vous électoraux - 2010 et 2012 -, avec notamment la montée en puissance de fidèles comme Brice Hortefeux qui prend le ministère de l'Intérieur qu'il convoitait depuis 2007. L'Elysée peut désormais envisager sereinement la réforme des collectivités territoriales prévue à l'agenda. C'est aussi cela la nouvelle dynamique du quinquennat.
2 Comments
Peut-être est-ce en raison de sa méthode; sa façon de conserver l'initiative des annonces. De les faire se succéder afin de réduire son Opposition non plus à l'action, mais à la réaction. Et à sa volonté de concentrer tous les pouvoirs et de transformer son premier ministre en simple "collaborateur". En première ligne en permanence, Nicolas Sarkozy s'expose directement. Il se découvre beaucoup plus que ne le faisaient Jacques Chirac, François Mitterrand ou Valéry Giscard d'Estaing. Il est plus politique, donc plus polémique.
Excusez-moi. Comment se fait-il que, depuis que Nicolas est là, presque tous les commentaires ne voient que stratégies et calculs politiciens dans la plupart de ses décisions? Et cela n'était-il pas le cas avant lui? L'homme serait-il si rusé et si avide de pouvoir qu'il ne ferait tout que pour s'accrocher au pouvoir? Je veux comprendre svp, sans juger votre regard!