Hénin-Beaumont: aux armes et caetera...

Revoilà l'idée d'un front républicain. A en croire les partis politiques, Hénin-Beaumont et ses habitants en auraient bien besoin pour stopper dans son nouvel élan le Front national. De quoi ? On le disait ruiné et fini, le parti de Jean-Marie Le Pen. Et le voilà qui renaîtrait de ses cendres, fabuleux, unique, presque mythologique, malgré toutes les belles théories sur sa mort supposée et définitive... La gauche n'a pas eu raison de lui. Pas plus que la droite et son leader, Nicolas Sarkozy, qui n'a jamais renoncé et ne renonce toujours pas à fidéliser son électorat en reprenant ses thèmes sur la sécurité et l'immigration. Paradoxe, mais on n'en est pas à un près, les mêmes bouches, celles qui disaient le FN à l'agonie, appellent aujourd'hui  à la mobilisation comme on appelle au secours. Quelle désolation !

Et quelle indécence qui consiste à ne rien dire des raisons réelles qui ont conduit cette terre de gauche à flirter avec l'extrême droite au point de s'y perdre et de réclamer un sursaut républicain pour faire barrage.

Car c'est un fait: si le parti de Jean-Marie Le Pen a réussi au premier tour de cette élection municipale partielle de Hénin-Beaumont, c'est parce que les "autres" ont échoué. Tous ! Ni plus, ni moins ! Et tout d'abord, les gouvernements successifs qui n'ont pas su éviter le désastre social dans une région où le chômage des jeunes et des moins jeunes reste le seul vrai thermomètre. Echec également du PS du Pas-de-Calais qui n'a pas été assez regardant avec Gérard Dalongeville, d'abord écarté puis réintégré après sa rélection à la mairie de Hénin-Beaumont en mars 2008. Gérard Dalongeville, est l'homme par qui le scandale est arrivé. Il est aujourd'hui incarcéré pour détournements de fond et favoritisme pendant son mandat. D'où l'élection partielle. D'où également le trouble dans lequel sont plongés les socialistes qui portent le fardeau et ne sont arrivés qu'en troisième position derrière le Front national et derrière le candidat divers gauche, faute d'avoir su faire le ménage. Daniel Duquenne peut jubiler. Il a fait le bon choix. Candidat divers gauche, il est désormais le seul recours et peut refuser de faire des concessions. L'UMP et le PS qui le soutiennent viennent de l'apprendre à leurs dépens, mais un peu tard pour faire illusion...