François Fillon: c'est ma troisième motion de censure

Le premier ministre est-il toujours premier ministre ? Le parlement est-il relégué au recueillement muet de la parole du chef de l'Etat ? Et l'intervention de Nicolas Sarkozy devant le Congrès a t-elle été le symbole d'un sacre présidentiel ?

François Fillon (photo pb)
"C'est la troisième motion de censure. L'occasion d'éclairer les français sur les propositions alternatives du PS que les français n'ont pas totalement discernés..."

C'est pour répondre à ces questions que les socialistes ont déposé une motion de censure. Ils entendent ainsi souligner la "dérive institutionnelle" qui serait à l'oeuvre depuis l'élection de 2007, dérive qui consisterait en une concentration des pouvoirs entre les mains d'un seul homme.

A Versailles, l'opposition avait boudé le débat qui avait suivi l'intervention présidentielle. Les Communistes et les Verts étaient tout simplement restés chez eux. Et les socialistes avaient quitté l'hémicycle en même temps que le chef de l'Etat, laissant la majorité gloser et "couper en quatre les plus ténus cheveux" comme le disait Gide, parce que le propos de Nicolas Sarkozy était, selon eux, une véritable déclaration de politique générale sans droit de réponse accordé à l'opposition.

Groupe PS à l'Assemblée

"Une dérive institutionnelle"

Avec la motion de censure, François Fillon sera donc exposé sans danger pour des choix qu'il n'a pas arrêtés et présentés, mais dont il est forcèment solidaire. Ce qui pose tout simplement la question de la démocratie qui n'a de fondement que la responsabilité. Dès lors, ajoutons une question aux questions. Qu'est-ce donc que ce système qui veut que celui qui décide n'est pas tenu pour responsable. Et celui qui est tenu pour responsable pas celui qui décide ? A vos claviers.

2 Comments

Ne serait ce pas les prémices à un changement de la constitution? Peut être faudrait il penser à " élire" le premier ministre. Il doit etre le leader de la coalition qui gagne les élections. On aurait ainsi une personne élue et pas nommée ce qui pourrait contrebalancer les pouvoirs du chef de l'Etat.

Oui, à nos claviers, Patrick car tu poses une question vraiment importante chez vous comme chez nous où nous avons tendance à copier les dispositions constitutionnelles de vieilles démocraties. Oui, les présidents sont juridiquement iresponsables devant les Parlements mais ils (les présidents et les conseillers de leurs palais) sont en fait les vrais décideurs? Aux uns les décisions, aux autres les justifications? D'où les apories de cette démocratie représentative...Les hommes sont ce qu'ils sont et, en étant ce qu'ils sont, ils doivent représenter (ou simuler de représenter) les autres!